Votre refuge intérieur : un lieu où se ressourcer, disponible à tout instant
Il y a ces moments où tout s’accélère : le corps tendu, le souffle court, la tête pleine. Même en se répétant “respire”, le stress reste bien présent. C’est exactement dans ces instants qu’un refuge mental fait la différence : un espace intérieur où le corps et l’esprit peuvent souffler, accessible à tout moment.
Le refuge mental, c’est un espace de calme que chacun peut activer rapidement, avec ce qui lui est le plus naturel.
Qu'est-ce qu'un refuge mental ?
Ce n’est pas une image parfaite, aussi détaillée qu’elle le serait dans un film. C’est simplement un endroit mental où l’on peut se sentir calme et relâcher un peu de stress.
Un décor imaginaire : une plage, un jardin, une montagne enneigée.
Une sensation corporelle : chaleur d’un rayon de soleil, douceur d’un plaid, brise légère.
Un son ou une musique : chant d’oiseaux, bruit des vagues, mélodie apaisante.
Une odeur ou un goût : parfum d’un café, pain chaud, lavande.
Un symbole simple : lumière douce, pierre chaude dans la main, petit cocon imaginaire.
Le plus important est de choisir ce qui fait du bien et procure un sentiment de calme, selon ce qui est le plus naturel pour chacun.
Comment trouver son refuge intérieur ?
Certaines personnes visualisent facilement : elles voient des couleurs, des paysages, des lumières, entendent des sons avec une précision déconcertante. D’autres, au contraire, n’imaginent rien de précis, cela reste légèrement flou, comme un nuage qui passe au loin. Mais cela ne signifie pas qu’elles n’ont pas accès à leur refuge mental.
Ce qui compte, ce n’est pas la capacité à “voir”, mais la capacité à ressentir — et chacun le fait à sa manière.
Pour construire ce refuge, plusieurs chemins sont possibles :
1. La voie sensorielle
C’est la plus simple. Elle consiste à se concentrer sur une sensation concrète : la chaleur d’un rayon de soleil sur la peau, la douceur d’un tissu, la fraîcheur d’un air léger, le contact du sol sous les pieds. L’objectif est d’associer cette sensation à un sentiment de calme.
2. La voie du souvenir réel
Pour ceux qui ne visualisent pas spontanément, partir d’un souvenir apaisant peut être plus facile.
Un endroit déjà connu, une scène vécue où le corps s’était naturellement détendu : une terrasse au soleil, une promenade, une pièce silencieuse, un moment précis de tranquillité.
Revenir à cette mémoire réactive la même empreinte corporelle de bien-être.
3. La voie du geste ou de la posture
Et il y a les personnes qui ont besoin de mouvement ou de contact pour se sentir présentes.
Une main posée sur le cœur, les doigts croisés, les bras relâchés, ou simplement une respiration plus ample peuvent devenir le signal d’accès au refuge.
Ce geste crée une ancre corporelle, un repère que le cerveau apprend à reconnaître avec le temps.
4. La voie symbolique
Enfin, il existe la voie minimaliste : celle du symbole.
Une lumière douce, une bulle, une pierre chaude dans la main, un cocon invisible autour de soi…
Le symbole agit comme un repère mental simple, qui permet de déclencher instantanément la sensation de sécurité.
Créer son refuge intérieur en 2 minutes
L’essentiel est de prendre le temps : créer cet espace, y réfléchir et le rêver quand tout va bien, pour qu’il devienne évident dans les moments d’urgence. Vous pouvez le créer simplement, pas à pas.
Étape 1 : Se préparer
S’installer confortablement, les pieds bien posés sur le sol.
Relâcher les épaules et, si souhaité, fermer doucement les yeux.
Prendre une ou deux respirations profondes, en inspirant lentement par le nez et en expirant par la bouche. L’expiration permet de déposer un peu de tension accumulée.
Étape 2 : Choisir sa porte d’entrée
Selon la sensibilité de chacun, sélectionner une approche adaptée :
Une sensation : chaleur du soleil, douceur d’un plaid, brise légère sur la peau.
Un souvenir : un lieu ou un moment vécu où le corps s’était détendu.
Un geste : poser la main sur le cœur, croiser les mains, respirer plus profondément.
Un symbole : bulle protectrice, lumière douce, pierre chaude dans la main.
Étape 3 : Plonger dans le refuge
Se concentrer sur l’élément choisi, ressentir ses détails : couleur, texture, odeur, température, ambiance.
Laisser la sensation ou le souvenir s’installer.
Étape 4 : Ancrer le refuge
Associer ce moment à un geste simple et facile à reproduire à tout instant : main sur le cœur, respiration plus lente, serrer légèrement les mains, ou un geste discret.
Ce geste devient comme une clé d’accès au refuge : il pourra être reproduit à tout moment pour retrouver rapidement le calme.
Étape 5 : Revenir à l’instant présent
Rouvrir doucement les yeux.
Noter l’effet de cette courte pause : corps un peu plus relâché, souffle plus tranquille, pensées moins envahissantes.
Même quelques secondes dans le refuge mental peuvent suffire à reprendre le contrôle de la situation.
Utiliser son refuge intérieur au quotidien
Une fois créé, le refuge mental n’est pas réservé aux crises. Il peut être utilisé à chaque fois que vous avez besoin de faire une pause et de vous évader. Pour qu’il devienne une habitude, vous pouvez l’utiliser de différentes manières :
1. En prévention
Le refuge peut être utilisé avant des moments potentiellement stressants :
Une réunion importante ou un entretien professionnel
Un rendez-vous médical
Un trajet en transport ou un déplacement dans un lieu inconnu
Quelques secondes dans le refuge avant ces situations permettent de réduire la tension corporelle, de clarifier le mental et de renforcer la confiance en soi.
2. En récupération, après le stress
Après une journée chargée, une dispute, ou un événement émotionnel difficile, le refuge offre un espace pour relâcher le surplus de stress :
poser la main sur le cœur quelques instants
se concentrer sur une sensation ou un souvenir apaisant
respirer profondément tout en laissant la tension corporelle se dissiper
Cette pratique favorise un retour au calme rapide, limitant l’impact prolongé du stress.
3. En rituel quotidien
Pour consolider l’effet du refuge, il est possible de l’intégrer dans un rituel régulier :
le matin, pour démarrer la journée avec sérénité
le soir, pour préparer le corps et le mental au sommeil
Même quelques respirations conscientes ou quelques secondes dans le refuge suffisent à créer un ancrage solide, qui devient plus facile à retrouver au fil du temps.
4. Faire évoluer le refuge au fil du temps
Mais surtout, n’oubliez jamais que votre refuge n’est pas quelque chose de figé, au contraire. Il peut évoluer :
Changer selon l’humeur ou la période de la vie
- Combiner plusieurs portes d’entrée : sensations, symboles, gestes… Avec la pratique, vous ajouterez peut-être de nouveaux détails.
- S’enrichir de vos expériences : un nouveau pays visité, une nouvelle expérience sensorielle, comme un massage agréable… Tout ce que vous expérimentez et qui vous fait du bien peut enrichir votre lieu de refuge. Le rêve de chacun ne serait pas une fondue au fromage, dans un chalet de montagne au milieu d’un paysage enneigé un soir de pleine lune ? (Ou pas, image non contractuelle 😉 )
À retenir
Créer un refuge intérieur, c’est s’offrir un espace intime qui ne dépend de personne ni de rien d’extérieur. Ce n’est pas un luxe, mais une nécessité pour retrouver son équilibre au quotidien. Peu importe que vous soyez visuel, tactile, auditif ou plus symbolique : il existe un refuge adapté à chacun.
Et si vous pouviez ouvrir la porte de votre refuge idéal juste en cet instant, que découvririez-vous en premier ?