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Mieux réagir face aux personnalités difficiles – #01. le passif-agressif

Si ça te plaît, tant mieux ! Tu as raison il faut savoir se contenter de peu » ;  « ça alors ! c’est étonnamment bien fait venant de ta part ».  Voila le genre de petites phrases qui, sous couvert d’être anodines, sont en fait terriblement vexantes.  Alors comment réagir et se protéger face un tel comportement ?

Repérer et réagir au passif-agressif pour mieux se protéger

Comment repérer un passif-agressif ?

Au quotidien, il adopte toute une gamme de comportements qui – si on les prend isolément – peuvent paraître anodins. C’est leur répétition quasi systématique qui permet de débusquer le vrai passif-agressif.
 

– L’évitement des conflits. C’est l’une ses caractéristiques principales. Le passif-agressif fera tout pour éviter d’avoir à réagir frontalement. Et c’est ce qui rend ce comportement parfois difficile à repérer et à gérer. Quand une personne vous agresse clairement, vous savez comment vous pouvez réagir (fuite ou défense). Mais là, il y a toujours une incertitude… « Il a vraiment dit ça exprès pour m’insulter ou il ne s’en est pas rendu compte » ?

– La procrastination. Il y a ce collègue qui a accepté de vous aider, et qui au final traîne les pieds, feint de ne pas comprendre et finalement vous met en difficulté quand la date butoir arrive. C’est une manière comme une autre de se débarrasser d’une tâche dont il n’avait en fait pas envie dès le début, mais sans vouloir/pouvoir le dire clairement.

– La communication contradictoire.  Quand la communication verbale (les paroles) et non verbale (les gestes, la posture) sont en contradiction, souvent il y a un loup. « Non je ne te fais pas la tête » d’un ton agacé, avec un visage renfrogné et sans vous regarder… Toujours dans la même logique, il y a souvent un refus d’échanger sur le fond du problème qui fâche, toujours dans le but d’éviter l’émergence d’un conflit ouvert qu’il faudrait alors gérer. Très souvent, il ne pourra pas s’empêcher de remettre tout de même une petite pièce dans la machine, en soulignant que oui, il y a bien un problème : »non, c’est rien… et de toutes manières je n’ai pas envie d’en parler. »

– Le sarcasme. « C’est marrant, habillé comme ça tu fais bien dix ans de plus…. Oh ça va, je plaisante ! T’as pas d’humour… » ça vous rappelle quelqu’un ? … A force de vouloir se montrer spirituel, ils blesse tout le monde autour de lui. Alors non, un « je plaisante » n’a jamais eu pour effet d’effacer complètement ce qui a été dit avant. Le message reste passé, mais le passif-agressif se drape dans sa casquette d’humoriste pour se mettre à l’écart des reproches.

– La demande détournée. « Ce serait bien qu’on sorte plus… mais je suppose que c’est trop te demander ! » Au lieu de demander clairement, ce genre de phrase permet de rejeter la responsabilité sur l’autre. Il y a aussi le très subtil « il faudrait vraiment que quelqu’un fasse le ménage ici, j’en ai vraiment marre d’être la seule à ranger ! ». Si vous ne vivez qu’à deux, inutile de dire que la subtilité tombe d’un cran…

– La victimisation. Puisqu’il ne crée jamais aucun conflit – de son point de vue – quand les choses tournent mal, il est forcément la victime. Quand à force de réflexions et de roulements d’yeux en l’air vous finissez par craquer et lui dire ses 4 vérités, il vous regardera interloqué, comme si vous l’agressiez subitement et gratuitement. Quoi que vous disiez, il ne s’en verra pas comme la cause.
 
– Le mot « non » n’existe pas. Un passif-agressif ne répondra jamais non à une demande. Pour ne pas vexer, ne pas être mal vu, il acceptera tout et n’importe quoi même s’il n’en a aucune envie. Vous le connaissez, cet ami qui accepte quand vous lui demandez un coup de main pour déménager et qui passe son après-midi à souffler, à s’agacer et à traîner les pieds pour finalement déplacer un carton et deux coussins… (sans oublier bien sûr de critiquer la façon de faire de vos deux amis qui eux, déplacent le buffet normand de votre grand-mère)

Comment communiquer avec un passif-agressif ?

Le but de cet article est de se concentrer sur l’interaction avec le passif agressif. Je n’approfondirai donc pas ici les causes et l’origine de ce comportement. Retenez simplement que ce comportement va toujours de pair avec une faible estime de soi, même si la personne donne le change avec une apparence soignée ou une apparente extraversion.

Pour interagir avec ce type de personne, il faut:

– Le repérer. En utilisant les points listés ci-dessus, observez le comportement de la personne sur une période de quelques jours. Attention, un seul comportement isolé n’est pas suffisant pour traduire un mode de fonctionnement habituel (fatigue, agacement ponctuel peuvent brouiller le message). Observez quelques jours et comptez les points.

– Ne mélangez pas les temps. Quelle que soit la remarque qu’il vous fait, même si c’est la énième fois, ne déterrez pas le passé. Restez concentré sur ce qu’il vient de dire. En repartant dans le passé pour ressortir un historique qui rend la situation présente totalement démesurée, vous lui permettrez juste de se placer dans le rôle qu’il affectionne le plus, celui de la victime. Et au final, ce sera à vous de présenter des excuses.

– Dites les choses clairement. « Bravo, c’est vraiment super que tu aies eu ce job. D’habitude dans cette boite, ils ne recrutent que des gens sortant d’écoles avec un niveau bien plus difficile et avec de meilleurs diplômes ». Face à une telle remarque, évitez la réponse ironique ou le tac au tac. Un simple : « je te remercie du compliment, mais en revanche je trouve la seconde partie de ta phrase plutôt insultante. C’est fait exprès pour me vexer, ou tu ne t’en es juste pas rendu compte ? ». En général, peu habitué à ce genre de réaction aussi claire et qui n’ajoute pas d’huile sur le feu, il risque de « bugguer » avant de se reprendre.

– Posez des limites. Une communication peu claire, basée sur des allusions ou des non-dits demande un tel effort de traduction et d’interprétation que ça peut vite vous vider de toute votre énergie. Si vous pouvez éviter la personne en question, faites le simplement. Et si vous ne le pouvez pas, posez des limites claires qu’il ne pourra pas feindre d’ignorer. « Je veux bien qu’on discute de tout, sauf de mon projet professionnel. Sinon, je m’en vais. On est bien d’accord? »

– Restez calme et choisissez vos mots. Quand la discussion commence à tourner au vinaigre, gardez une voix calme, un ton neutre et évitez l’ironie ou les accusations. Prenez de la distance, regardez la scène comme si vous n’en étiez pas partie prenante, mais comme un simple observateur. Cela vous évitera de vous laisser offenser par ses paroles et de tomber dans le pièce de l’escalade. Ne lui donnez aucune prise sur vous, restez détaché.

Enfin, n’oubliez jamais que le passif-agressif n’a la plupart du temps pas conscience de son attitude. Alors face à lui, faites appel à votre compassion … et à votre patience !

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